Aujourd’hui je suis triste.

bougie-espoir
Un vieux couple habite trois étages au dessus de chez moi.
 
Je ne les connais pas extrêmement bien, à part quelques amabilités qu’on s’échange de temps à autre quand on se croise dans le hall ou sur le parking.

Des gens tranquilles, sans histoire, appréciés aussi des autres voisins.
 
 
 
Il y a quelques mois, Jacques, le mari m’avait parlé de la maladie de sa fille, celle qui est longue parfois, très longue même.

Il me disait que sa fille trainait cette saloperie depuis presque 27 ans.

Il me disait que ça lui faisait mal de la voir comme ça, alitée à l’hôpital et ne parlant plus depuis plus d’un an.

Je l’ai écouté longuement ce jour la, en essayant de lui dire quelques paroles réconfortantes de temps en temps.
Jacques avait besoin de parler.
Une heure, peut être plus, surement même que je l’ai écouté.

Il y a 2 semaines, j’ai appris que sa fille était décédée.
On en a parlé entre voisins.
On a fait une quête, un petit mot pour eux.
Je n’ai pas été à l’enterrement.

Aujourd’hui, pour la première fois depuis ce triste évènement, en garant ma voiture, j’aperçois Jacques, qui lui aussi sort de la sienne.
Naturellement, je vais vers lui pour voir comment il va, et évidemment il me parle de sa fille.

Il m’a parlé de ses derniers instants.
Alors que depuis plus d’un an qu’elle avait perdu la parole, la veille de sa disparition,  elle avait réussi à sortir de sa bouche :« Au revoir, papa » et lui a lancé un baiser avec sa main.

Des larmes commençaient à couler sur son visage, il les essuyait au fur et à mesure, mais il continuait à parler calmement, sereinement, presque apaisé.
Je lui ai dit que  sa fille était certainement bien où elle est maintenant.
Il a eu un petit sourire et m’a fait comprendre que oui.

C’était mercredi dernier.

Je suis rentré chez moi, triste 🙁

Je veux mourir avant mes enfants.

 

5 Commentaires

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  1. Bonjour Radiblog
    Je pense qu’il doit s’agir de la douleur la plus intense, celle de perdre l’un de ses enfants, de voir partir l’un de ses enfants avant nous, et je comprends tout à fait ce que tu as pu ressentir en écoutant parler ton voisin. Je pense parfois moi aussi à mes enfants et à ce qui pourrait leur arriver. Je ne sais pas comment l’on peut arriver à se relever après cela. Et pourtant, l’enfant qui est parti ne voudrait pas voir ses parents si tristes, alors penser à lui, et lui parler. Je ne sais pas. Douces pensées à cette jeune femme, et à sa famille. Bises à toi, Radiblog.

    1. On est parents, alors quand un drame comme celui ci arrive, cela nous touche.
      Bises à toi aussi.

    • Hiéléna sur 6 novembre 2015 à 19 h 32 min
    • Répondre

    Je n’arrête pas d’essayer d’écrire quelque chose mais je n’y arrive pas.
    C’est terrible.
    Pensées affectueuses.

    1. Moi j’aime bien ton écriture. J’en suis même un peu jaloux.

    • Hiéléna sur 6 novembre 2015 à 20 h 40 min
    • Répondre

    Ben c’est gentil ça mais tu sais si je n’arrive pas à t’écrire quelque chose c’est que ton billet m’a ému. Donc tu as réussi à faire passer tes sentiments c’est le principal. Bises

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