Quand l’envie divise : le piège du nivellement par le bas

“La citation du jour : Quand on ne sait pas hurler avec les loups, il ne faut pas vivre avec eux.”

Il y a, dans nos sociétés, une vieille habitude tenace : au lieu de se battre pour obtenir les mêmes avantages que celui d’à côté, on préfère parfois qu’il les perde.
C’est ce qu’on appelle souvent la jalousie horizontale, et qui consiste non pas à réclamer mieux pour soi et pour les autres, mais à vouloir que personne n’ait rien de plus.

Ce réflexe, on le retrouve partout : dans les entreprises, dans la fonction publique, dans les familles même. Un collègue obtient une prime, un voisin bénéficie d’un avantage, un salarié garde un acquis ?
Au lieu de s’en inspirer et de se mobiliser pour en faire un droit collectif, certains préfèrent exiger qu’on le lui retire.
Et c’est ainsi qu’on alimente ce qu’on appelle le nivellement par le bas.

Plutôt que d’élever le débat et de réclamer plus d’équité, on rabaisse, et on se rassure en se disant que l’autre n’a pas plus que nous.
Mais à ce petit jeu, personne n’y gagne.
Car en attaquant les acquis des autres, on fragilise aussi les siens.

Le syndicaliste et homme politique Olivier Besancenot avait parfaitement résumé ce mécanisme dans une de ses interventions :

« Le poison de la division, ça marche mais mortel. […] Si en tant que travailleur, salarié, chômeur ou retraité, tu commences à penser qu’un autre travailleur, simplement parce qu’il a un acquis social que tu n’as pas, tu penses que c’est un privilégié, alors n’oublie jamais qu’en retour, tu vas avoir le même discours qui va te concerner dans pas longtemps. »

 

C’est une réalité qu’on observe depuis longtemps : la jalousie horizontale empêche les solidarités de se construire et les droits de progresser.
Au lieu d’agir collectivement pour réclamer de meilleures conditions pour tous, certains préfèrent s’assurer que personne n’aura plus qu’eux.

Le véritable progrès social ne viendra jamais de cette envie punitive. Il naîtra de notre capacité à se rassembler pour exiger des droits communs, non pas en supprimant les avantages des uns, mais en les élargissant au plus grand nombre.

Alors, plutôt que de passer son temps à surveiller ce que possède le voisin, il serait peut-être temps de se demander comment obtenir le même — et pourquoi pas, mieux encore — ensemble.

Votre avis compte !

Ce sujet vous parle ?
Vous avez déjà vécu cette jalousie ou au contraire, une belle solidarité qui a changé la donne ?
N’hésitez pas à raconter votre histoire ou à partager vos idées en commentaires.
Ici, chaque voix compte, et c’est ensemble qu’on avance !


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2 commentaires

  1. Bonsoir Pascal
    Pendant 25 ans, j’ai fait du télétravail pour une société de St Étienne, nous étions deux à en faire. D’autres employés travaillaient sur place. Ces derniers avaient droit à plus d’avantages que nous, par exemple faire un voyage tous ensemble et tous les deux ans, payé par le patron, alors que nous, travailleuses à domicile n’y avions pas droit. Mais je n’ai jamais raisonné comme ce que tu mentionnes. C’était ainsi, et je n’ai jamais jalousé les personnes qui y avaient droit.
    Je ne sais pas si mon commentaire correspond à ce que tu expliques, mais cela m’a fait penser à ça.
    Bonne fin de journée, Pascal.

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