Chapitre 4 : Le saut dans le vide
“La citation du jour : Apprends à ne rien faire. C’est un art.”
Avant de plonger dans ce quatrième épisode, un petit rappel.
Il y a eu le 1, puis le 2, et le 3… Des étapes, des souvenirs, des virages.
Et voici le quatrième volet.
Un moment charnière.
Pas une grande scène avec des violons en fond sonore, non.
Juste ce moment flou où on sent que quelque chose a basculé.
Qu’on a grandi.
Qu’on ne pourra plus revenir en arrière.
Il y a un moment dans la vie où tout change.
On ne sait pas trop quand ça commence, mais on sent que ça y est, on a quitté l’enfance pour de bon.
On n’est plus ce petit qu’on couvait, et on n’est pas encore ce grand qu’on admire.
Mais on n’a plus vraiment le choix : il faut avancer.
Comprendre qu’un frigo plein, ça ne tombe pas du ciel.
Que les factures arrivent même quand t’as pas le moral.
Et que le réveil, lui, ne fait pas de cadeau, peu importe ton humeur.
Et puis, il y a eu février 1985.
Je suis parti faire mon service militaire.
Un an loin de la Réunion, loin de tout ce que je connaissais.
Direction la Vendée.
Et franchement ?
J’ai détesté.
Le froid, déjà.
Moi qui venais du soleil, me retrouver à grelotter dans une caserne grise, c’était un choc.
Mais au-delà du climat, c’est surtout l’ambiance militaire que je ne supportais pas.
La discipline à outrance, les ordres hurlés, les réveils en sursaut, les marches forcées…
Très peu pour moi.
Et alors les exercices de tir… n’en parlons même pas.
Quand on me filait des munitions ou des grenades à blanc, je les refilais discrètement à mes copains.
Je n’ai pas tiré un seul coup de feu pendant toute l’année.
Pas par peur, mais par refus.
Ce monde-là, avec ses cris, ses armes et ses règles absurdes, ce n’était pas le mien.
Heureusement, on était quelques Réunionnais ensemble.
On se serrait les coudes.
On se soutenait dans cette ambiance morose.
On se racontait nos souvenirs de l’île, on se faisait voyager à travers les mots.
C’était un peu notre oxygène.
Cette année-là, même si elle m’a laissé un goût amer, m’a aussi appris des choses.
Pas celles que l’armée voulait m’enseigner, non.
Mais des leçons plus personnelles :
la patience, la résistance mentale, l’adaptation.
Et surtout, la confirmation que j’étais fait pour vivre libre, penser par moi-même, suivre mon propre chemin.
Quand mon année militaire fut terminé, j’ai respiré pour de vrai.
Je savais que la vie ne serait pas simple, mais au moins elle serait mienne.
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