À une époque pas si lointaine où on pesait les légumes à la main et où le supermarché, c’était la cour la case, nous à La Réunion, on avait les bazardiers lontan.
Ces personnages hauts en couleur faisaient leur tournée à pieds, sous le soleil et la poussière des chemins, panier sur la tête.
Ils passaient quelques jours avant pour prendre les commandes, en criant :
« Cochon, lapin ! Chouchou, bringelle, piments ! Mi prend commande ! »
Le bazardier de cochon
Chez nous, le plus attendu, c’était le bazardier de cochon.
Pas question de traîner le cochon avec lui, hein !
Il passait à pieds, panier vide ou cabas sous le bras, et venait juste prendre les commandes.
Ma mère sortait en courant dès qu’elle l’entendait :
« Deux kilos dans les côtes, ou bien 2 pattes arrières ! »
Il hochait la tête, notait ça dans sa mémoire, et continuait sa tournée dans les autres cours.
Quelques jours plus tard, quand tout le cochon était vendu sur pattes comme on disait, il était tué et il revenait cette fois avec les morceaux commandés,
Le bazardier de légumes
Même chose pour le bazardier de légumes.
Il passait à pieds, panier sur la tête, rempli de chouchous, bringelles, patates douces, brèdes, et il criait :
« Kwé zot i veut ! »
Ma mère sortait :
« 4 chouchou, un kilo bringelle, 200 grammes piments et 3 margozes ! »
Une vie authentique et bons produits
Pas de promo dans le journal, pas de carte de fidélité. Juste des hommes et des femmes de terrain, à pieds, panier sur la tête et sourire aux lèvres.
Ils connaissaient le prénom de chaque gramoune, les goûts de chaque famille.
Aujourd’hui, on clique sur des applis et on se fait livrer des légumes en boîte en carton recyclé… mais rien n’égale le parfum du carry chouchou fraîchement cueilli et livré par le bazardier lontan.
Et vous ? C’était comment dans zot’ cour ? Votre bazardier y passait à pieds avec son panier ? Raconte un coup, pour qu’on garde ça vivant dans le cœur et dans notre mémoire !
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