Ma saison préférée.
Tout renaît.
Les robes et les jupes raccourcissent, et les décolletés fleurissent aussi 🙂
Mar 07 2015
Bientôt le printemps.
Mar 06 2015
Danyèl Waro : tournée mai 2015.
Plusieurs années que j’essaie de le voir en concert.
La date, le lieu et autres m’ont empêché de le voir et Dieu sait que j’attends ce moment avec impatience.
L’été, j’ai essayé de le rencontrer lors de mes vacances à la Réunion, mais il était en Nouvelle Calédonie.
J’ai quand même eu la chance de rencontrer Zangoun, un de ses accompagnateurs pendant quelques années.
Voilà, cette année, c’est décidé.
Il passe au Cabaret Sauvage à Paris le 15 mai à 19h00, alors je serai de la partie.
Au travers de ce billet, je lance un appel à son producteur Phillipe Conrath, à une de ses connaissances, ou même Danyèl Waro himself.
Je souhaiterai lors de ce concert le rencontrer même quelques secondes pour lui dire tout simplement que ses chansons, son parcours et sa personne me touche énormément.
Voici ci dessous les dates de sa tournée du mois de mai 2015.
- Le 7 à MORLAIX, Le Roudour
- Le 8 à COGNAC, West Rock
- Le 10 à JOYEUSE, Kaz Kabar
- Le 12 à ALBI, Scène Nationale
- Le 13 à ONET LE CHATEAU, La Baleine
- Le 14 à VAL DE REUIL, Festival
- Le 15 à PARIS, Cabaret Sauvage
- Le 16 à CHERBOURG, Trident
- Le 17 à GENNEVILLIERS, Le Tamanoir
- Le 20 à MULHOUSE, La FILATURE
- Le 22 à MARMANDE
- Le 23 à ANGERS (RABLAY SUR LAYON)
- Le 25 à NIJMEGEN, Festival Music Meetingoici
Vous y serez?
Mar 05 2015
L’enfance volée de Lydie Cazanove.
C’est la triste histoire de Lydie Cazanove.
Elle est l’une des premières réunionnaises à être arrivée au foyer de l’enfance de Guéret dans la Creuse.
Quelques mois plus tôt, Lydie avait déjà été placée au foyer Marie Poittevin à la Plaine des Cafres.
Contrairement à d’autres jeunes enfants de l’île qui ont été enlevés ou arrachés à leurs familles, Lydie a accepté de venir.
On lui avait proposait de faire des études.
Elle se rêvait institutrice.
On lui a demandé de venir.
Elle a dit oui.
On lui a dit que si elle voulait continuer ses études, il fallait aller là bas.
Pour ça, elle était d’accord. Mais on lui a menti. On ne trahit pas un enfant ! La vie meilleure promise par les services sociaux n’est jamais arrivée.
Lydie Cazanove a également gardé en travers de la gorge, les multiples refus des responsables du foyer à qui elle demandait de pouvoir rencontrer son frère.
Il était venu en métropole de son propre fait pour faire des études.
« Mais personne n’a fait de recherches. A chaque fois que je demandais, on tournait les talons. Je l’ai retrouvé 40 ans plus tard. Imaginez, la seule famille que j’avais. C’est terrible. »
Finalement, elle est restée dans la Creuse où elle habite toujours, une cinquantaine d’années plus tard.
Voici ci dessous son histoire.
Je n’étais ni orpheline, ni abandonnée. J’avais mes sœurs, et Monsieur Cazanove.
Je ne savais pas ce qu’avait fait Debré. J’ai eu très mal quand je l’ai découvert. Mais quand j’ai vu que Monsieur Cazanove avait signé l’acte d’abandon, je me suis dit que je n’étais rien pour eux. Je n’ai jamais rien été. Il s’en foutait de moi, je n’étais qu’une bouche de plus à nourrir. Quand je suis partie et que je me suis retournée à l’aéroport, il n’y avait plus personne. Maintenant je le revendique : oui, je suis un enfant de la DDASS !!
Tous les enfants étaient fichés en trois catégories :
– les « O », orphelins.
– les « A » abandonnés.
– les « RT », retenus temporaires, dont le lien familial n’était pas juridiquement brisé.Les fiches précisaient le physique des enfants :
– noir.
– métis.
– mulâtre.
– blanc.
– hindou.Il y a eu des chantages.
On échangeait un enfant contre la promesse de l’effacement d’une dette ou l’espoir d’un logement moins insalubre, on faisait miroiter aux familles un meilleur avenir, on a fait signer d’une croix des déclarations d’abandon à des parents illettrés.Dans l’avion pour venir, il y avait des cris, des pleurs.
Les enfants pleuraient, ils avaient faim, on leur a donné de la nourriture qu’ils ne connaissaient même pas !
Ensuite, on nous a emmenés à Paris. On nous a mis dans une petite pièce.
Au fur et à mesure, les petits partaient.
Les gens venaient les chercher, les adopter.
Il y a des enfants qui ont été mis chez des fermiers, qui sont bien tombés. Mais il y en a qui se sont suicidés !
Moi je suis toujours restée au foyer de l’enfance de Guéret.
Là-bas, il y a eu des choses pas bien, mais on n’a pas eu faim ! Il y a eu des dérives, mais je n’ai jamais eu faim. Chez les sœurs, à La Réunion, j’ai eu faim. Chez moi, j’ai eu faim. Mais ici, jamais.Ce que je reproche aux dirigeants du centre, c’est de faire travailler certains enfants en short et en petite chemise, sur les toits, sous la neige.
J’en veux à l’assistante sociale, Mademoiselle Payet, une réunionnaise, la femme du directeur, de ne pas avoir traité les enfants de manière équitable. Certains avaient tout, d’autres n’avaient rien, surtout ceux qui étaient un peu teintés.Il y en a qui gardent toujours une éternelle blessure.
C’est pour ça qu’il y a eu tant de pendus. Il y en a pas mal dans les hôpitaux psychiatriques aussi.
Je n’ai jamais été placée dans une famille d’accueil.
Par contre je me suis mariée à 17 ans 1/2.
Ce mariage m’a permis d’avoir une « mère de cœur » (ma belle-mère), qui m’a remise sur pied et qui m’a apportée l’amour familiale que je n’ai pas connu auparavant.
Au foyer de Guéret, j’ai fugué pour me rendre au lycée voisin dans l’espoir de continuer mes études, ce qui était le but de mon départ de l’île. Devant ma colère la DDASS m’a finalement scolarisée à l’école de préparation au métier d’infirmière. Je n’avais bien sûr pas le niveau requis.
Depuis 11 ans maintenant, je me suis battue pour obtenir une reconnaissance des erreurs de l’état. 11 ans d’actions en justice jusqu’à la Cour de Cassation de Bordeaux, à mes frais. Jugement balayé comme les autres actions avec comme seul motif « La prescription quadriennale ».
La résolution du 18 février est pour moi une grande victoire. C’était le but de mon combat: « Que l’état reconnaisse ses erreurs ». Je ne demandais rien de plus.
Lydie fait partie des 1600 enfants réunionnais déplacés vers la métropole entre 1963 et 1982.
Les parlementaires français se sont prononcés le mardi 18 février 2014 sur « la responsabilité morale de l’Etat » sur le transfert de ces 1600 enfants de La Réunion en métropole.
Merci à Lydie pour son témoignage et ses précisions ♥
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