On me l’avait fait découvrir il y a quelques semaines.
En cette période de fêtes, de fraternité, n’oublions pas l’autre….
Il y avait peut-être cent ans qu’elle était là
Ou peut-être juste un instant
Le vent de la nuit lui caressait le visage
Je ne saurais vous dire où était son pays
Où était sa maison
Si elle était femme de marin, de paysan, d’exilé ou d’émigrant
Si elle avait franchi la mer, une montagne ou l’océan
La terre semblait être derrière elle
En la voyant marcher
On pouvait imaginer qu’elle la portait toute seule sur ses épaules
Allez donc savoir ce qu’elle s’en allait chercher
Ce qu’elle aurait aimé entendre cette nuit-là.
La nuit….
Les regards des hommes s’éteignent un peu
On dit que la lumière est à l’intérieur
Dans un village, au fond d’un port, en haut d’une montagne, un phare dans l’océan ou bien une étoile dans le ciel.
A chaque chant qui résonnait elle accordait son âme
Elle accordait ses pas
Elle disait qu’elle voulait apprendre le chemin
Jusqu’aux plus beaux signaux du monde
Jusqu’à la beauté qui unit les hommes et les peuples
Son rêve elle l’écrivait de quatre mots…
L’unité qui rassemble
La diversité qui enrichit
Dans chaque chant du monde elle voulait graver une alliance, une reconnaissance
De chaque langue elle voulait apprendre la part d’altérité, d’intelligence et d’humanité
Elle disait que c’était cela la plus belle promesse d’avenir, de paix, de richesse du monde.
Un jour le poète a écrit pour elle…
L’homme n’est ni grand ni petit
Il a la taille de ce qu’il sait aimer et respecter
Elle, elle répondait que toute la vie
il fallait apprendre à être l’invité de l’autre, l’invité du monde
Que c’était cela l’hospitalité
Il y a peut-être cent ans qu’elle marchait ainsi
Ou peut-être un instant…
C’était cela sa fidélité
Le chant d’amour qui fait pleurer les yeux d’un peuple
Ne peut à tout jamais laisser indifférent l’âme du
monde
C’était cela sa paix
Ce soir
Entre la mer et l’océan
Il y avait peut-être quelques lumières de plus dans la main de la terre.
Là où rien n’est séparé…
Là où s’additionnent et se reconnaissent toutes les dignités du monde
Là où des enfants de Bretagne ont écrit un jour…
Tous ces pays dispersés par le vent
Les champs de blé dans la poche des paysans…
Et l’océan qui n’a plus pour frontière
Que la graine emportée par une main d’enfant…
Ce soir
Ce soir le pain sera blanc à la table d’hôte…
Passant, demeure ici pour le partager…
Il y a peut-être cent ans qu’elle marchait ainsi
Ou peut-être un instant.
Elle disait que cette beauté-là est invincible
Elle disait que cette beauté-là est invincible…
Derniers commentaires