Faut-il se réjouir quand Sarkozy va en prison ?

“La citation du jour : Je prends la vie avec philosophie. Surtout quand j’ai raté mon réveil.”

Ces derniers jours, j’ai vu passer pas mal de messages, de commentaires, et même de petites blagues sur le fait que Nicolas Sarkozy pourrait aller en prison. Certains s’en réjouissent presque, comme si c’était une victoire, une revanche, un juste retour des choses.

Franchement, je ne partage pas cette joie.
Qu’il ait fauté, qu’il ait à répondre de ses actes, c’est normal. La justice est là pour ça, et elle doit s’appliquer à tous, sans exception. Mais entre demander justice et se réjouir du malheur d’un autre, il y a un pas que je ne franchirai pas.

La prison, ce n’est pas un trophée. C’est une sanction, une épreuve, une humiliation parfois. Et voir quelqu’un y entrer, même un ancien président, ne devrait pas susciter d’applaudissements. La justice, ce n’est pas un spectacle.

Je comprends la colère, la lassitude de ceux qui ont l’impression que certains ont longtemps échappé aux règles communes. Mais la véritable égalité devant la loi, ce n’est pas de se réjouir quand “les puissants tombent”. C’est simplement d’accepter que la loi fasse son travail — calmement, sans haine, sans jubilation.

Et quand je vois, par exemple, Manon Aubry et autres personnes se réjouir publiquement de cette affaire, je me dis que quelquefois, j’ai un peu honte d’être de gauche. Parce que pour moi, être de gauche, ce n’est pas se réjouir de voir quelqu’un tomber. C’est espérer qu’on puisse tous se relever, un jour, un peu meilleurs.

La justice, quand elle est juste, ne devrait réjouir ni attrister personne.
Elle devrait seulement rassurer.