Huile de coco, curcuma et eau de géranium : les pépites beauté de Cécile

Mon amie Cécile  m’a soufflé ses secrets beauté péi, des astuces lontan qu’elle tient de sa grand-mère et qu’on ferait bien de ressortir du placard.
Avant qu’on nous vende des crèmes antirides au venin de serpent ou des sérums aux noms qui ressemblent à des sorts d’Harry Potter, nos grand-mères savaient déjà comment rester belles, fraîches et parfumées sans se ruiner.
Tout ça avec ce qu’elles avaient sous la main : un coco, un peu de curcuma, et beaucoup de malice.

Aujourd’hui, grâce à Cécile, je te propose un petit tour des secrets de beauté péi lontan mais toujours efficaces.

1. L’huile de coco : le couteau-suisse du jardin

À La Réunion, si t’as pas un pied de coco, c’est que t’habites dans un immeuble sans balcon.
L’huile de coco, c’est le produit miracle. Hydratant pour la peau après un après-midi à la plage, masque pour les cheveux secs, baume à lèvres, démaquillant naturel… Elle sait tout faire sauf la vaisselle (et encore, à tester).

 2. L’aloe vera : la plante magique

Chez nous, on appelle ça « choca » « aloès » , et c’est la star des jardins créoles.
Dès que t’as un coup de soleil ou une piqûre de moustique, hop, un bout de feuille, un peu de gel transparent et ça apaise illico.

Astuce beauté péi : En masque visage, c’est rafraîchissant et ça donne bonne mine.
Et pour les marmailles qui commencent à se raser et finissent le visage en chantier : un peu de gel d’aloe vera et c’est reparti comme en 40.

3. Le curcuma (safran péi) : pas que pour le cari

Ah le curcuma… Il colore les doigts, les vêtements et les plans de travail, mais il fait aussi des merveilles sur la peau. Mélangé à du miel et du yaourt nature, il devient un masque bonne mine redoutable.

Attention : Ne laisse pas poser trop longtemps sinon tu risques de ressembler à un poussin pendant deux jours.

4. L’eau de géranium : le parfum lontan

Avant les parfums en flacon hors de prix, nos grands-mères se passaient de l’eau de géranium derrière les oreilles et dans le cou.
Ça sent bon, ça rafraîchit, et c’est censé éloigner les mauvais esprits (et accessoirement les moustiques).

Option bonus : Quelques gouttes dans le bain, et tu te prends pour la reine de Bourbon.

5. Le miel péi : pour briller de l’intérieur et de l’extérieur

Le miel de letchis ou de baies roses, c’est bon à manger, mais aussi à mettre sur la peau.
En masque visage hydratant, c’est top.
Sur les lèvres, ça adoucit et… ça se lèche discrètement.

Petite recette rapide : 1 cuillère de miel, 1 cuillère de yaourt, une pincée de curcuma → masque express pour avoir une peau douce.

6. Le vinaigre de canne

Pas glamour dit comme ça, mais excellent pour faire briller les cheveux et resserrer les pores.
Rinçage final à l’eau vinaigrée = chevelure de sirène garantie.
Attention à bien doser, sinon tu vas sentir le cornichon.

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bourbon-nature

Et toi, c’est quoi ton secret beauté péi ?

Allez, balance en commentaire les astuces de ta grand-mère, de ta tante Rosette ou de ta voisine qui sent toujours bon le vétiver!!!

Chapitre 3 : L’âge des virages

Après les chapitres 1 et 2, voici le chapitre 3.

L’adolescence.
Ce moment étrange où l’on n’est plus tout à fait un enfant, mais pas encore vraiment un adulte.
Où le corps change, les envies aussi.
Où les repères bougent, parfois même disparaissent.

Chez moi, ça ne s’est pas fait en douceur.
Je crois que j’ai pris la vague de plein fouet, sans trop savoir comment garder l’équilibre.

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Entre rêves et réalités

J’avais la tête ailleurs.
Des rêves plein le cœur, mais les pieds encore dans la poussière rouge de l’enfance.
Je voulais comprendre le monde, me faire une place, être libre…
Mais je ne savais pas encore comment faire.

Il y avait l’école, bien sûr, avec ses règles, ses horaires, ses devoirs…
Mais ce n’était pas là que je me sentais le plus vivant.

Moi, je vivais dans les moments entre deux.
Les discussions entre copains sous un abribus.
Les trajets à pied jusqu’à l’école, où tout se disait… sauf l’essentiel.
Les silences remplis de regards.
Les premiers flirts maladroits, les lettres pliées en quatre, passées en cachette.

La Réunion, encore et toujours

L’île était mon terrain de jeu, mais aussi mon terrain d’apprentissage.
Je découvrais que tout n’était pas simple.
Les différences sociales, les injustices, les regards parfois lourds.

Mais je découvrais aussi la musique, les copains, les chansons qui collaient à la peau.
Je me souviens de la radio toujours allumée dans ma chambre.
Des slows du samedi soir dans les bals, qu’on attendait avec un mélange d’impatience et de trac.

Et puis, il y avait la famille.
Toujours là, parfois trop présente, parfois pas assez.
Les attentes, les conseils, les reproches, les encouragements.

On voulait devenir grand, mais sans quitter complètement le cocon.
Voler de ses propres ailes… tout en restant à portée du nid.

Premiers chocs, premières leçons

L’adolescence, c’est aussi ça :
Comprendre que le monde n’est pas toujours tendre.
Qu’on ne contrôle pas tout.
Qu’il y a des coups qu’on prend de plein fouet, sans prévenir.

Je me rappelle encore la première fois où j’ai été déçu par une amie.
On pensait être soudés, inséparables.
Et puis un jour, elle te tourne le dos, comme si tu n’avais jamais compté.

Ça fait mal, surtout quand t’es jeune et que tu crois encore à l’amitié éternelle.

Il y a eu aussi mes premières confrontations avec l’injustice.
Un prof qui ne m’aimait pas et qui me rabaissait sans cesse.
Des remarques blessantes, balancées par des adultes qui pensaient avoir tous les droits.

Et là, tu comprends qu’il va falloir te battre.
Pas avec les poings, mais avec ta tête.
Ton calme.
Ta force intérieure.

Je me rappelle aussi les premières fois où j’ai dû dire non.
Dire non à des amis.
Dire non à des envies.
Dire non à la facilité.

Et crois-moi, à cet âge-là, c’est loin d’être simple.
Parce qu’on veut plaire.
On veut être accepté.
Mais parfois, il faut choisir : être aimé ou être soi-même.

Et puis…

Il y a eu des échecs.
Des chagrins d’amour.
Des silences qui te mangent de l’intérieur.

Mais avec le recul, je me dis que tout ça…
C’était des leçons.
Des étapes.
Des cailloux sur le chemin, qui m’ont appris à marcher autrement.

Parce que c’est ça, grandir :
Apprendre à encaisser.
À comprendre.
À avancer…
Même quand ça fait mal.

Petit conte, grande sagesse #1

La fleur du sentier

la fleur et le sentier

Dans les hauts de l’île, près d’un sentier qui grimpe vers un vieux bassin caché, vivait une dame qu’on appelait Mamie Solange.
Une petite bonne femme toute ridée, le chignon serré comme les ficelles d’un paquet cadeau, et un sourire qui pouvait réchauffer un cœur en hiver austral.

Mamie Solange avait une passion : les fleurs sauvages.
Pas celles des jardins bien rangés, non.
Les petites fleurs courageuses qui poussent entre deux pierres, au bord des ravines, là où personne ne les regarde.
Chaque jour, elle partait avec son panier en osier et son sécateur rouillé pour cueillir ces merveilles oubliées.

Un après-midi, un garçon du quartier, Ti Malo, qui se sentait nul à l’école et inutile partout ailleurs, suivit la vieille dame sans qu’elle le voie.
Curieux de savoir pourquoi elle passait ses journées à parler toute seule aux fleurs.

Il la vit s’arrêter devant une petite fleur bleue qui poussait au bord du vide.

Mamie Solange se pencha et lui murmura :

— Toi aussi, petite fleur, t’as choisi le pire endroit pour pousser, hein ? Mais regarde-toi comme t’es belle. T’as pas attendu qu’on t’applaudisse pour fleurir.

Ti Malo, ému, sortit de sa cachette.

— Mamie… pourquoi vous faites ça ?

Elle sourit et dit :

— Parce que même ce qui semble petit et insignifiant a sa beauté. Et qu’on n’a pas besoin d’être le plus fort, le plus riche ou le plus vu pour avoir de la valeur. Ce qui compte, c’est de fleurir là où la vie t’a planté.

Ce jour-là, Ti Malo rentra chez lui avec une poignée de fleurs sauvages et une drôle de chaleur dans le ventre.

Des années plus tard, devenu jardinier paysagiste, il racontait souvent cette histoire. Et sur le mur de son atelier, il avait écrit en lettres peintes :

“Fleuris là où la vie t’a planté.”

En résumé :

Même si la vie ne te plante pas dans le meilleur endroit, fais de ton mieux pour fleurir là où tu es.
Que tu sois au bord d’un précipice, dans l’ombre ou loin du regard des autres, ta beauté, ta valeur et ce que tu es n’attendent pas l’approbation du monde pour exister.

 On n’a pas besoin d’être le plus fort, le plus visible ou dans des conditions idéales pour briller. Ce qui compte, c’est de rester soi et de trouver un moyen d’apporter de la beauté et de la lumière là où on est.