Chapitre 3 : L’âge des virages

Après les chapitres 1 et 2, voici le chapitre 3.

L’adolescence.
Ce moment étrange où l’on n’est plus tout à fait un enfant, mais pas encore vraiment un adulte.
Où le corps change, les envies aussi.
Où les repères bougent, parfois même disparaissent.

Chez moi, ça ne s’est pas fait en douceur.
Je crois que j’ai pris la vague de plein fouet, sans trop savoir comment garder l’équilibre.

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Entre rêves et réalités

J’avais la tête ailleurs.
Des rêves plein le cœur, mais les pieds encore dans la poussière rouge de l’enfance.
Je voulais comprendre le monde, me faire une place, être libre…
Mais je ne savais pas encore comment faire.

Il y avait l’école, bien sûr, avec ses règles, ses horaires, ses devoirs…
Mais ce n’était pas là que je me sentais le plus vivant.

Moi, je vivais dans les moments entre deux.
Les discussions entre copains sous un abribus.
Les trajets à pied jusqu’à l’école, où tout se disait… sauf l’essentiel.
Les silences remplis de regards.
Les premiers flirts maladroits, les lettres pliées en quatre, passées en cachette.

La Réunion, encore et toujours

L’île était mon terrain de jeu, mais aussi mon terrain d’apprentissage.
Je découvrais que tout n’était pas simple.
Les différences sociales, les injustices, les regards parfois lourds.

Mais je découvrais aussi la musique, les copains, les chansons qui collaient à la peau.
Je me souviens de la radio toujours allumée dans ma chambre.
Des slows du samedi soir dans les bals, qu’on attendait avec un mélange d’impatience et de trac.

Et puis, il y avait la famille.
Toujours là, parfois trop présente, parfois pas assez.
Les attentes, les conseils, les reproches, les encouragements.

On voulait devenir grand, mais sans quitter complètement le cocon.
Voler de ses propres ailes… tout en restant à portée du nid.

Premiers chocs, premières leçons

L’adolescence, c’est aussi ça :
Comprendre que le monde n’est pas toujours tendre.
Qu’on ne contrôle pas tout.
Qu’il y a des coups qu’on prend de plein fouet, sans prévenir.

Je me rappelle encore la première fois où j’ai été déçu par une amie.
On pensait être soudés, inséparables.
Et puis un jour, elle te tourne le dos, comme si tu n’avais jamais compté.

Ça fait mal, surtout quand t’es jeune et que tu crois encore à l’amitié éternelle.

Il y a eu aussi mes premières confrontations avec l’injustice.
Un prof qui ne m’aimait pas et qui me rabaissait sans cesse.
Des remarques blessantes, balancées par des adultes qui pensaient avoir tous les droits.

Et là, tu comprends qu’il va falloir te battre.
Pas avec les poings, mais avec ta tête.
Ton calme.
Ta force intérieure.

Je me rappelle aussi les premières fois où j’ai dû dire non.
Dire non à des amis.
Dire non à des envies.
Dire non à la facilité.

Et crois-moi, à cet âge-là, c’est loin d’être simple.
Parce qu’on veut plaire.
On veut être accepté.
Mais parfois, il faut choisir : être aimé ou être soi-même.

Et puis…

Il y a eu des échecs.
Des chagrins d’amour.
Des silences qui te mangent de l’intérieur.

Mais avec le recul, je me dis que tout ça…
C’était des leçons.
Des étapes.
Des cailloux sur le chemin, qui m’ont appris à marcher autrement.

Parce que c’est ça, grandir :
Apprendre à encaisser.
À comprendre.
À avancer…
Même quand ça fait mal.

Petit conte, grande sagesse #1

La fleur du sentier

la fleur et le sentier

Dans les hauts de l’île, près d’un sentier qui grimpe vers un vieux bassin caché, vivait une dame qu’on appelait Mamie Solange.
Une petite bonne femme toute ridée, le chignon serré comme les ficelles d’un paquet cadeau, et un sourire qui pouvait réchauffer un cœur en hiver austral.

Mamie Solange avait une passion : les fleurs sauvages.
Pas celles des jardins bien rangés, non.
Les petites fleurs courageuses qui poussent entre deux pierres, au bord des ravines, là où personne ne les regarde.
Chaque jour, elle partait avec son panier en osier et son sécateur rouillé pour cueillir ces merveilles oubliées.

Un après-midi, un garçon du quartier, Ti Malo, qui se sentait nul à l’école et inutile partout ailleurs, suivit la vieille dame sans qu’elle le voie.
Curieux de savoir pourquoi elle passait ses journées à parler toute seule aux fleurs.

Il la vit s’arrêter devant une petite fleur bleue qui poussait au bord du vide.

Mamie Solange se pencha et lui murmura :

— Toi aussi, petite fleur, t’as choisi le pire endroit pour pousser, hein ? Mais regarde-toi comme t’es belle. T’as pas attendu qu’on t’applaudisse pour fleurir.

Ti Malo, ému, sortit de sa cachette.

— Mamie… pourquoi vous faites ça ?

Elle sourit et dit :

— Parce que même ce qui semble petit et insignifiant a sa beauté. Et qu’on n’a pas besoin d’être le plus fort, le plus riche ou le plus vu pour avoir de la valeur. Ce qui compte, c’est de fleurir là où la vie t’a planté.

Ce jour-là, Ti Malo rentra chez lui avec une poignée de fleurs sauvages et une drôle de chaleur dans le ventre.

Des années plus tard, devenu jardinier paysagiste, il racontait souvent cette histoire. Et sur le mur de son atelier, il avait écrit en lettres peintes :

“Fleuris là où la vie t’a planté.”

En résumé :

Même si la vie ne te plante pas dans le meilleur endroit, fais de ton mieux pour fleurir là où tu es.
Que tu sois au bord d’un précipice, dans l’ombre ou loin du regard des autres, ta beauté, ta valeur et ce que tu es n’attendent pas l’approbation du monde pour exister.

 On n’a pas besoin d’être le plus fort, le plus visible ou dans des conditions idéales pour briller. Ce qui compte, c’est de rester soi et de trouver un moyen d’apporter de la beauté et de la lumière là où on est.

Capu-sing 974 : La voix authentique des Avirons

Aujourd’hui, je vais vous parler d’une artiste péi qui mérite qu’on tende l’oreille et qu’on ouvre grand le cœur : Capu sing 974.
Oui, 974 comme La Réunion, et même plus précisément de la même ville que moi.

Rose-Méry, de son prénom de tous les jours, c’est cette fille solaire qu’on croise au détour d’une ruelle, un sachet de samoussas à la main, ou en train de chantonner sur la plage au coucher du soleil.
Une voix douce mais affirmée, des textes qui sentent bon la sincérité et la force tranquille des gens de chez nous.

capu-sing974

« Sois unique », un hymne à l’affirmation de soi

Son morceau « Sois unique », c’est un vrai petit bijou.
Pas besoin de super production ou d’effets tape-à-l’œil. Juste une guitare, une voix et un message clair comme l’eau de source des hauts : « Sois toi-même, et laisse le monde s’habituer. »

Dans ce morceau, Capu sing 974. nous parle de cette injonction qu’on ressent parfois à rentrer dans le moule. À faire comme les autres, à ne pas faire de vagues.
Mais elle, elle prend le micro et elle nous dit : « Reste unique, c’est ta plus grande richesse. »
Et franchement, dans ce monde où on a tendance à se comparer à tout et à n’importe quoi sur les réseaux sociaux, ça fait du bien d’entendre ça.

Une artiste à suivre de près

Capu sing 974, ce n’est pas qu’une chanson, c’est tout un univers.
Des textes en français, des messages d’amour, de résilience, d’espoir.
Elle chante pour celles et ceux qui doutent, qui tombent et qui se relèvent.
Pour les cœurs cabossés, pour les rêveurs et les révoltés doux.

Et puis, avouons-le, ça fait plaisir de voir qu’à La Réunion on a des talents comme elle qui osent, qui écrivent, qui partagent, et qui montrent qu’on n’a rien à envier aux artistes d’ailleurs.

Et tant qu’à faire, abonnez-vous :
A sa chaine Youtube : https://www.youtube.com/@capucinediles974
Sur Deezer : https://www.deezer.com/fr/artist/312931061
Sur Spotify : https://open.spotify.com/intl-fr/artist/4JAh2tfg9RvheAap0BfIi7