« Les fous n’ont ni couleur, ni religion ».
Jan 14 2015
La « Une de Charlie hebdo » du 14 janvier 2015.
Jan 13 2015
Un homme et un pigeon.
L’actualité de ces derniers jours n’était pas vraiment folichonne.
Le climat était lourd, très lourd, mais la vie continue malgré tout. Ainsi va la vie comme dirait quelqu’un 🙂
Le rire est le propre de l’homme comme l’avait écrit Rabelais.
Alors, aujourd’hui je vous propose de sourire, ou en tout cas d’essayer.
Jan 12 2015
Elle est pas belle la vie?
Voilà, je me doutais bien qu’il allait nous faire une chronique aussi belle qu’émouvante ce sacré Gaspard.
Ben…moi ça allait.
L’année avait vraiment très bien commencé.
J’étais content.
Tellement content que pour tout te dire ça me dérangeait pas de venir travailler, alors que je doutais franchement que durant les fêtes il serait arrivé un accident de chasse fatale au grille-pain qui ici se prend pour un robot.Non, vraiment j’étais content et inspiré.
Très inspiré.
Tellement inspiré que j’avais déjà fini ma chronique le mardi.
Entre nous, je pense que c’était ma meilleure chronique que je n’avais jamais écrite.
Je la trouvais tellement drôle que c’est la première fois de ma vie ou je me suis demandé si je ne devais pas essayer d’en faire mon métier.Dans cette chronique il y avait plusieurs sketchs.
J’avais d’abord un sketch très contemporain, très actuel qui mêlait subtilement développement personnel, argent, pudeur et puberté, intitulé » se reconstruire soi en détruisant son ex, inspiré par Valérie Trierweiler. Un truc vraiment très drôle ou une femme se reconstruit, elle et son compte en banque en démolissant son ancien amoureux. D’abord via un bouquin, puis voyant que ça marche, elle décide d’en faire une adaptation cinéma, une comédie musicale, un ballet, des porte clés, des boules de geishas…..Je ne vais pas tout vous dévoiler mais tout ce que je peux vous dire c’est qu’à la fin du sketch, elle avait cette phrase pleine d’humour : » l’important c’est de rester digne « .J’avais aussi un autre sketch beaucoup plus subversif et très politiquement incorrect sur le terrorisme chrétien. C’est un sketch ou un catho devient super dangereux parce qu’il fait une lecture littérale du nouveau testament et du coup il a tout le temps envie d’aimer les armes mais aussi les autres. Donc il passe son temps à embrasser les gens dans la rue, et à Paris les gens n’aiment pas les autres, parce qu’ils sont collants….avec pleins de situations cocasses. C’est super drôle mais que je ne veux pas dire ici.
Et enfin, j’ai écrit une scénette sur le courage en politique, donc forcément une imitation de Jacques Chirac. Ce président lors des caricatures de Mahomet, a eu cette phrase merveilleuse pour défendre la liberté d’expression : « Il ne faut pas mette de l’huile sur le feu ».
Bref, mardi j’avais tout ça en stock et c’était vraiment de très très grande qualité.
Alors le mercredi j’étais libre, alors je suis parti me promener, dans le onzième. C’est un quartier que j’aime bien moi le onzième.
C’est moins efféminé que le quatre mais beaucoup plus propre que le dix neuf.
C’est beau le onzième vers 11h30 du matin un mercredi.
Les gamins sont en classe donc les cours de récré sont vides, y a pas de bruits.
Les livreurs ont déjà livré, y a pas trop de voitures.
Les serveuses commencent à peine leur journée.
Elles n’ont pas encore mal aux jambes, donc le café arrive plus vite, c’est vraiment chouette le onzième, un mercredi à 11h30 du matin.Je longeais le boulevard Richard-Lenoir.
C’est un joli boulevard, bordé d’arbres et des immeubles.
Des immeubles dans lesquels il y a plein de gens qui travaillent, qui mangent, qui dorment, qui rient, qui pleurent, qui baisent, qui s’engueulent….
Mais parfois, on y trouve aussi des gens qui meurent, de mort naturelle ou comme ce matin là, de mort assistée.
En passant près d’un immeuble, j’ai entendu des bruits de fusils.Je m’approche, je tombe sur un policier.
Je lui dis : « Mais qu’est ce qui se passe » ?
Il m’dit : « Ah, ben, deux hommes cagoulées armés de kalachnikovs et d’un lance-roquettes, viennent de faire un carnage chez Charlie ».
j’dis : « Ah bon ? Mais, pour que deux personnes attaquent la rédaction d’un journal armées de la sorte c’est que cette rédaction doit vraiment avoir quelque chose de très grave à se reprocher ? Je veux dire … pour en arriver là, leur histoire de journal, c’est sans doute une couverture pour faire tourner un trafic de drogue ou la prostitution quoi »!!!!
Le flic, il me dit : « non non en fait, le seul truc que les gens faisaient dans cet endroit à longueur de journée, c’était écrire et dessiner ».
Je dis : « Ah … Mais c’est très grave, ça, de dessiner et d’écrire ce qui vous passe par la tête »
Le flic me dit : « Ouais ouais nous sommes bien d’accord, dans une démocratie, c’est tout à fait scandaleux ».
Et le pire, il ajoute : « c’est que ces gens là faisaient leur boulot avec tellement d’intelligence et de sensibilité que très souvent ils arrivaient à faire rire des gens qu’ils ne connaissaient même pas »
Et ajoute : « ils ont quand même eu le culot de faire des dessins satiriques sur la religion ».
J’ai dit : « Ah bon? Et Dieu il a réagit comment »?– « Ben Dieu, il n’a rien dit. Ça n’avait pas l’air de le déranger plus que ça et comme on dit, qui ne dit mot consent….».
C’est quand même difficile d’imaginer qu’un Dieu dont on passe notre temps à nous dire qu’il est grand, aurait besoin de deux débiles pour exister.
On était d’accord.
Je sentais qu’il voulait encore me parler mais d’un coup je l’ai trouvé un peu pâle.D’un coup, je me suis rendu compte que depuis 3 min je parlais à un mort.
Il s’appelait Ahmed, il portait l’uniforme de la police Nationale.
C’est ironique hein, le onzième un mercredi à 11h30 du matin.Alors je suis rentré chez moi, avec une sensation étrange.
La télé était branchée sur les chaînes info.
J’ai toujours les chaînes info allumées en continu chez moi avec le son coupé, comme ça, ça me donne l’heure en direct et j’ai vu passer un bandeau qui annonçait que Charb, Cabu, Honoré, Tignous, Wolinski, étaient morts.Par déformation professionnelle, j’ai d’abord pensé « Bal tragique à Charlie Hebdo, 12 morts». Mais bof, sans plus, comme idée…
Alors, j’ai repris ma chronique écrite le mardi.
La meilleure que j’ai jamais pondue.
Pour oublier, j’ai voulu rire en me la relisant…
Mais, je ne sais pas pourquoi, ça ne marchait plus, je n’avais plus du tout envie de rire.C’est étrange quand même ce que ça peut vous faire, une ballade dans le onzième un mercredi à 11H30 du matin.
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