L’amour c’est surcoté : et franchement, j’ai aimé ce film

Si toi aussi t’as déjà soupiré en voyant des couples s’embrasser sous la pluie dans les films, en te disant « Mouais… en vrai, t’as surtout la goutte au nez et les pieds trempés », ce film est pour toi !

L'amour c'est surcoté

Dans cette comédie signée Mourad Winter, on suit Anis, un trentenaire aussi paumé en amour qu’un touriste sans GPS dans Mafate. Trois ans après la perte de son meilleur pote, il décide de tenter à nouveau sa chance côté cœur. C’est là qu’il croise la route de Madeleine, incarnée par l’excellente Laura Felpin — une nana nature, sans filtre et attachiante comme je les aime.

Et alors là, laisse-moi te dire un truc : je suis allé le voir samedi dernier et j’ai adoré. Le film est une pépite. Les dialogues sont ciselés, les vannes tombent juste et le jeu des acteurs est un vrai régal. On rit, on s’attendrit, on se reconnaît dans les petites galères sentimentales et les rendez-vous foireux.

Entre rencontres bancales, quiproquos  et confidences gênantes, L’Amour c’est surcoté démonte gentiment les clichés des comédies romantiques et nous rappelle qu’au fond, les plus belles histoires, c’est celles où on n’attend rien… et où on se marre beaucoup.

De Ti Barbe au Flamboyant : les nuits lontan finissaient toujours dans la mer

Y avait un parfum dans l’air ces soirs-là qu’on retrouve plus aujourd’hui. Un mélange de séga endiablé, de punch arrangé bien tapageur et de sueur de piste de danse.
« Té, y a bal ce soir ! » et hop, on mettait la plus belle chemise, les filles leurs plus belles robes.

A Saint-Pierre, direction Ti Barbe

Pour les bringueurs du Sud, le temple s’appelait Ti Barbe. Pas un petit bal péi non, une vraie grande boîte, avec un bar, une sono qui crachait fort!
C’est chez Ti Barbe que j’ai vu les premiers clips vidéo.

La piste de danse chauffait dès les premiers morceaux. Collé-serré, séga piqué, reggae et slows assassins. Les gars brillaient sous les néons avec leurs chemises satinées et les filles faisaient tourner leurs robes fleuries. Et quand enfin, vers 3 ou 4 heures du matin, que le patron éteignait les spots, personne n’avait envie de rentrer.

Le signal était clair : direction la plage de Saint-Pierre, au débarcadère.

Le sable encore chaud sous les pieds, la mer tranquille qui miroitait sous la lune. Les plus téméraires plongeaient tout habillés, d’autres s’installaient sur les galets à papoter et à rigoler. On ressortait de là trempés, sablés, et le cœur léger.


A l’Etang-Salé, c’était le Flamboyant 

De l’autre côté, du côté d’Étang-Salé, c’était le salon Le Flamboyant qui attirait la foule. Pas une boîte de nuit, mais un grand salon dansant où les orchestres péi tenaient la scène toute la nuit.

Et là encore, quand les instruments se taisaient vers 3-4 heures du matin, ça criait dans la cour : « Allons la mer ! »

Direction la plage de l’Étang-Salé-les-Bains.

Les filaos qui grinçaient sous le vent, et cette grande étendue de sable noir qu’on croyait rien que pour nous. On courait, on rigolait, et on plongeait dans l’eau tiède. Les vagues un peu traîtresses emportaient la fatigue et les promesses du soir. Et quand le jour pointait, on rentrait chez nous en silence, les vêtements humides, les pieds pleins de sable et le cœur content.


Deux lieux, une même habitude : finir la nuit dans la mer

Aujourd’hui, les soirées y en a toujours, les décibels montent encore, et certains boivent leur rhum arrangé en terrasse branchée. Mais fini le temps où on poussait les watts jusqu’au petit matin sans que personne vienne râler. Plus beaucoup osent plonger dans la mer à 4 heures du matin sans selfie à la clé.

Moi, dans un coin de ma mémoire, Ti Barbe fait encore chauffer la piste, Le Flamboyant balance son dernier séga lent, et la mer attend patiemment sous la lune, prête à accueillir les bringueurs d’un soir ou les souvenirs lontan.

Et toi ? T’as connu ça ou tu vis encore des nuits comme ça ?

Mon groupe du dimanche : Grèn Sémé, le maloya qui fait voyager La Réunion

Si t’as jamais entendu parler de Grèn Sémé, c’est soit que t’as passé ta vie dans une grotte sans wifi, soit que ton poste radio est bloqué sur Radio Nostalgie spécial Patrick Sébastien. Parce que Grèn Sémé, c’est LE groupe réunionnais qui dépoussière le maloya, le secoue bien fort, et le fait voyager aux quatre vents.

Maloya métissé et poésie qui touche l’âme

Grèn Sémé, c’est l’histoire d’un trio de potes, avec à leur tête Carlo De Sacco, auteur-compositeur qui connaît bien ses racines. Enfants du maloya et de la créolité d’aujourd’hui, ils mélangent les genres comme on touille un bon cari : un peu de maloya traditionnel, une pincée de chanson française, un soupçon d’électro, et des paroles qui parlent au cœur.

Leurs textes ? Poétiques, intimes, parfois militantes, toujours vraies.

Des albums comme des carnets de voyage

Depuis leurs débuts dans les années 2010, ils nous ont offert plusieurs albums qui respirent la liberté et la révolte en douceur. Je me rappelle encore Hors-sol — un disque marquant avec des titres comme Pésèr ou Ti Marik qui restent bien collés en tête.

Puis est venu Zénès, un puissant appel à la jeunesse réunionnaise pour qu’elle se lève, affirme son identité et prenne en main son avenir.

À chaque chanson, Grèn Sémé plante une graine — et leur nom, ça veut dire « grains semés ». Ces graines-là poussent vite, dans la tête et dans le cœur.

Fiers d’être Réunionnais, citoyens du monde

Ce que j’adore chez eux, c’est ce respect des anciens, cette volonté de raconter le monde à leur manière, sans faire la morale. Grèn Sémé parle d’identité, d’exil, de mémoire, d’amour — tout ça en créole, en français, en chanson.


Si tu veux découvrir ou suivre leur aventure :