Fred Espel, l’homme au violon bleu nous a quittés…
Plus je vieillis, plus je vois les gens s’en aller.
Un par un, doucement, et ça fait mal au cœur.
Cette fois, c’est Fred Espel qui a tiré sa révérence.
L’homme au violon bleu.
Une légende vivante de La Réunion, un gars qui a passé plus de 60 ans à faire danser les gens……
Un artisan du séga, un amoureux des belles mélodies créoles…….
Capu-sing 974 : La voix authentique des Avirons
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ToggleAujourd’hui, je vais vous parler d’une artiste péi qui mérite qu’on tende l’oreille et qu’on ouvre grand le cœur : Capu sing 974.
Oui, 974 comme La Réunion, et même plus précisément de la même ville que moi.
Rose-Méry, de son prénom de tous les jours, c’est cette fille solaire qu’on croise au détour d’une ruelle ou en train de chantonner sur la plage au coucher du soleil.
Une voix douce mais affirmée, des textes qui sentent bon la sincérité et la force tranquille des gens de chez nous.

« Sois unique », un hymne à l’affirmation de soi
Son morceau « Sois unique », c’est un vrai petit bijou.
Pas besoin de super production ou d’effets tape-à-l’œil. Juste une guitare, une voix et un message clair comme l’eau de source des hauts : « Sois toi-même, et laisse le monde s’habituer. »
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Dans ce morceau, Capu sing 974. nous parle de cette injonction qu’on ressent parfois à rentrer dans le moule. À faire comme les autres, à ne pas faire de vagues.
Mais elle, elle prend le micro et elle nous dit : « Reste unique, c’est ta plus grande richesse. »
Et franchement, dans ce monde où on a tendance à se comparer à tout et à n’importe quoi sur les réseaux sociaux, ça fait du bien d’entendre ça.
Une artiste à suivre de près
Capu sing 974, ce n’est pas qu’une chanson, c’est tout un univers.
Des textes en français, des messages d’amour, de résilience, d’espoir.
Elle chante pour celles et ceux qui doutent, qui tombent et qui se relèvent.
Pour les cœurs cabossés, pour les rêveurs et les révoltés doux.
Et puis, avouons-le, ça fait plaisir de voir qu’à La Réunion on a des talents comme elle qui osent, qui écrivent, qui partagent, et qui montrent qu’on n’a rien à envier aux artistes d’ailleurs.
Et tant qu’à faire, abonnez-vous :
A sa chaine Youtube : https://www.youtube.com/@capucinediles974
Sur Deezer : https://www.deezer.com/fr/artist/312931061
Sur Spotify : https://open.spotify.com/intl-fr/artist/4JAh2tfg9RvheAap0BfIi7
Enterrement : et maintenant, faut aussi payer la musique !
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ToggleAu début, je pensais que c’était une fake news.
Mais non, c’est bien réel.
On doit désormais payer des droits d’auteur si on passe une chanson à un enterrement.
T’imagines le tableau : t’es en train de dire au revoir au défunt, et au moment où la chanson qu’il adorait se met à résonner, une voix te dit : « Ça fera 5 euros!!!! »
On en est là.
Même pour la musique d’adieu, faut sortir la monnaie.
5 euros, c’est pas grand-chose, mais…
Bon, 5 euros, ça reste raisonnable… mais franchement, qui aurait imaginé que la SACEM se glisserait jusque là ?
T’as des frais pour tout : les pompes funèbres, les fleurs, et maintenant même la playlist.
Franchement, à ce rythme, on va bientôt payer des droits pour l’air qu’on respire !
C’est l’entreprise de pompes funèbres qui va faire le versement à la SACEM.
Sauf que comme par magie, ce petit supplément va finir dans le devis final.
A votre bon cœur .
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À quand les droits sur les silences ?
On pourrait presque en rire, mais la vérité c’est qu’on paye des droits sur tout maintenant.
Une chanson pour un enterrement, un air de musique dans un ascenseur……
Et que dire des silences ?
T’imagines, un jour, on devra s’acquitter de droits pour rester silencieux ?
On se demande si on va aussi être facturé quand on se gratte le cul la tête en réfléchissant.
Il y a environ 600 000 décès par an en moyenne en France. J’ai vérifié ici.
Une moyenne de 5 euros pour la musique d’enterrement, tu te rends compte que la SACEM pourrait récolter environ 3 millions d’euros par an rien que sur les musiques d’adieu.
Oui, 3 millions.
Mais bon, à ce rythme-là, qui sait ce qu’on nous demandera la prochaine fois ?
Un droit d’entrée pour les obsèques ?
Une taxe sur les larmes versées ?
Une taxe sur le chagrin?
Une taxe sur les soupirs?
Une taxe sur l’émotion?
Une taxe sur la tristesse?
Une taxe sur les sanglots?
Une taxe sur le recueillement?
Si la vie est une chanson, alors la mort ne devrait pas être un business.
Quand les mots de passe deviennent un vrai casse-tête
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ToggleIl y a des trucs simples dans la vie.
Et puis il y a… les mots de passe imposés au bureau.
Et encore, je ne parle pas de ceux qu’on choisit tranquillement à la maison, comme « soleil974 », « pass123 » ou « pastis51 » !!!!!
Non, je parle des mots de passe qu’on te force à créer, à rallonge, compliqués, et qu’on te demande de changer régulièrement, histoire de bien t’embêter.
Le mot de passe parfait… ou presque
1- Il faut :
2- une majuscule
3- une minuscule
4- un chiffre
5- un caractère spécial
6- au moins 12 caractères
❌ et il ne doit surtout pas ressembler à l’ancien…
Tu tapes alors un truc comme Trav@il974Avril!
Mais là, bim, le système t’envoie :
« Ce mot de passe est trop similaire à un précédent. »
Tu montes en pression, tu essaies autre chose : MdpAvril25@!, puis JenPeuxPlus974!!
Et là, miracle… ça passe.

Tu souris. Un peu. Mais tu sais que dans quelques mois, ça recommence.
Et comment faire pour le retenir !!!!
Créer un mot de passe, c’est déjà galère.
Mais le retenir ?
C’est là que ça devient du sport.
Alors, comme tout le monde, j’ai mes petites techniques :
Je prends un mot de base (genre « Boulot », Emmerdements », « Faischier » – oui, chacun ses trucs ),
J’ajoute une date ou un numéro de mois,
Et j’ajoute un petit caractère spécial.
Exemples :
- Boulot_0425!
- Emmerdements#Mai2025
- Faischier974Avril
Facile à retenir, et normalement, ça passe !
On pense à nous, un jour ?
Je comprends que la sécurité soit importante.
Mais parfois, j’ai l’impression qu’on oublie l’humain derrière l’écran.
Heureusement, il y a les gestionnaires de mots de passe, la double authentification, ou… les fameux post-its collés sous l’écran (chuuuut).
Et vous ?
Vous avez déjà perdu 20 minutes à essayer de deviner votre propre mot de passe ?
Dites-le-moi en commentaire, je suis curieux de savoir.
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À la belle étoile, au cœur de l’océan Indien
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ToggleLa première nuit à la belle étoile
Je devais avoir une quinzaine d’années ce soir-là, quand j’ai dormi pour la première fois à la belle étoile, directement sur la plage.
J’étais là, allongé sur le sable tiède, à écouter le bruit des vagues. L’océan semblait infini. Rien d’autre que moi et lui. Pas un bruit, à part celui des vagues, un son qui résonne encore dans ma tête, même après toutes ces années.
Je me souviens de cette sensation de calme total. L’air salé caressait mon visage, et ce ciel immense au-dessus de moi me donnait le sentiment d’être à ma place, parfaitement. Là, où il n’y avait ni souci, ni urgence, juste l’immensité douce de l’océan Indien.
Le matin venu, je n’avais pas envie d’ouvrir les yeux tout de suite. J’ai pris le temps de savourer ce moment de tranquillité, bercé par le ressac des vagues, ce doux réveil au rythme de la mer.
Puis j’ai ouvert les yeux.
C’était grand, immense. Le bleu du ciel se fondait avec l’eau calme, un spectacle dont je n’aurais jamais imaginé qu’il resterait gravé en moi pour toujours.
Seul face à cette immensité, j’étais heureux.
L’envie de me jeter dans l’eau est venue naturellement. Je me suis levé doucement, mes pieds s’enfonçant dans le sable. L’eau était tiède, parfaite. Apaisante.
En sortant, une famille s’est installée près de moi pour pique-niquer. Ils m’ont vu me baigner et, avec une gentillesse toute simple, m’ont offert un café. Juste ce qu’il me fallait à ce moment-là.
Ces petites attentions qui réchauffent le cœur sans rien demander en retour.
Après les avoir remerciés, j’ai repris mon chemin, le pas léger, avec ce sentiment de paix simple.
Un matin sur la plage. Le bonheur.
Le bonheur n’est pas toujours dans les grandes aventures ou les projets ambitieux. Il ne s’achète pas en lingots d’or, comme le dit Bénabar, mais se trouve parfois en petite monnaie.
Parfois, il suffit de prendre un moment pour soi, de respirer l’air de la mer, et de savourer le moment présent.
Aujourd’hui, 45 ans plus tard, je me souviens encore de cette plage, de l’immensité de l’océan, et surtout de la chaleur de ce café offert par des inconnus.
Ces petits gestes de gentillesse, ces instants de calme, ce sont eux, finalement, qui comptent vraiment.
Parfois, la vraie richesse se cache dans les choses les plus simples.
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Une conversation volée au temps qui passe
Sur l’écran, son visage.
Sa voix, presque la même.
Ses expressions, ses silences, ce petit sourire en coin qu’il avait quand il voulait me taquiner.
Ce n’était pas un rêve.
C’était une application.
Une intelligence artificielle à qui j’ai confié quelques photos, des souvenirs, et des phrases qu’il avait l’habitude de dire.
J’ai ri. J’ai eu les larmes aux yeux aussi.
C’était beau. Et terrifiant.
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Mon medley du dimanche : « Medley Peï » de Missty
« Medley Peï », c’est un mélange parfait de séga, le genre musical emblématique de La Réunion, et de rythmes actuels. Missty y revisite des classiques de la musique créole, mais toujours avec cette touche personnelle qui lui est propre.
Ce qui me frappe à chaque écoute, c’est la façon dont elle réussit à nous faire vibrer tout en nous reconnectant avec nos racines.

La chanson parle avant tout de la fête, de cette ambiance qu’on retrouve souvent dans les célébrations familiales ou communautaires.
Mais ce n’est pas n’importe quelle fête.
Ici, on parle de celle où l’on danse, où l’on rit, où l’on se sent à la fois libre et uni.
Missty nous plonge au cœur de cette tradition réunionnaise, avec une référence qui ne manquera pas de parler à beaucoup d’entre nous : le lamba blanc.
Ce vêtement traditionnel devient un symbole dans la chanson, un signe de la beauté créole, de l’identité de notre île.
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Une culture réunionnaise à célébrer
Ce que j’aime avec « Medley Peï », c’est qu’il ne s’agit pas juste d’une chanson festive.
En écoutant Missty, on se rappelle que notre culture, nos traditions, nos musiques, sont des trésors qu’il faut partager et transmettre.
En quelques minutes, la chanson nous rappelle que le séga, le maloya, les danses et les coutumes ne sont pas juste des souvenirs du passé, mais des choses vivantes, à vivre, à respirer dans notre quotidien.
Avec « Medley Peï », Missty réussit à nous emmener dans un voyage au cœur de La Réunion.
C’est plus qu’un simple morceau, c’est un hommage à tout ce que notre île représente.
Une chanson qui nous rappelle qu’à travers la musique, la danse, et la culture, on peut non seulement se divertir, mais aussi se souvenir d’où l’on vient.
À écouter, danser et, bien sûr, partager !
Le naufrage du Nossa Senhora Das Vítoria : aux origines d’une famille réunionnaise
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ToggleIl y a quelques années, j’ai décidé de remonter le fil de mes origines, du côté de ma mère.
Comme beaucoup, j’ai commencé par fouiller Internet, sans trop savoir ce que j’allais trouver.
Et puis, de clic en clic, je suis tombé sur une histoire incroyable : celle d’un soldat portugais, naufragé en 1746 à La Réunion.
Un homme que je ne connaissais pas encore… mais dont je suis issu.
Quand un naufrage devient une racine
Le 6 avril 1746, une tempête terrible s’abat sur les côtes de l’île Bourbon — qu’on appelle aujourd’hui La Réunion. Ce jour-là, un navire portugais du nom de Nossa Senhora Das Vítoria se fracasse dans la baie de Saint-Paul. À son bord : des soldats portugais de retour des Indes, fatigués, ballotés, et loin d’imaginer que leur destin allait se mêler à celui d’une petite île perdue au milieu de l’océan Indien.
Environ 300 habitants de l’île plongent alors dans les eaux furieuses pour sauver ces naufragés. Un acte de bravoure dont on parle encore dans les vieux quartiers de Saint-Paul.
Parmi ces rescapés : João Matheus FERREIRA, officier portugais né le 15 septembre 1717 dans les Açores. Un homme venu de loin, qui ne savait pas encore qu’il allait jeter l’ancre définitivement ici, et surtout… fonder une famille réunionnaise.
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De João à Jean Mathieu
Alors que la plupart de ses compagnons reprennent le large huit mois plus tard, João reste. Il devient Jean Mathieu FERRERE, qu’on surnommait “Matisse”. Le bonhomme s’intègre, apprend la langue, épouse une fille du pays : Barbe HOARAU, et adopte la nationalité française. Ensemble, ils posent la première pierre d’une lignée créole qui court encore aujourd’hui dans les rues de Saint-Paul, dans les hauts de Saint-Leu, et même dans les cafés parisiens.
Et devinez quoi ? Je suis l’un de ses descendants.
Généalogie d’un naufrage heureux
Un petit bout d’arbre généalogique pour la route :
- João Matheus FERREIRA (1717 – 1780)
- → Pierre Mathieu FERRERE (1754 – 1836)
- → Pierre Antoine Odifax Morainville FERRERE (1788 – 1812)
- → Pierre Morinville FERRERE (1812 – 1863)
- → Joseph FERRERE (1854 – …)
- → Marie Anna FERRERE (1887 – …)
- → Just F…… (1896 – 1965) & Philomène R…… (1899 – 1969)
- → T………….. & M…………………….
- → …et la famille continue, ici et là-bas.
Une histoire parmi tant d’autres
Ce naufrage, c’est plus qu’un épisode maritime. C’est un point de départ. Celui d’une lignée, d’une mémoire, et d’un rappel que nous, Réunionnais, sommes souvent le fruit de croisements inattendus. Entre un soldat portugais échoué et une fille du pays, entre un Poitevin débarqué en 1787 et une esclave affranchie, entre les vents d’Est et les vagues du large.
Je poursuis d’ailleurs mes recherches du côté paternel. Un certain François G…, né le 31 mars 1772 à Arçay, dans la Vienne, et arrivé ici en 1787, mérite aussi qu’on raconte son histoire. Mais ça, ce sera pour un prochain billet…
Une racine venue de la mer
Quand je repense à ce soldat portugais échoué en 1746, je me dis qu’un simple naufrage peut devenir une racine. Et qu’au fond, nous sommes tous un peu des enfants de la mer et du hasard.
Mon groupe du dimanche : Grèn Sémé, le maloya qui fait voyager La Réunion
Si t’as jamais entendu parler de Grèn Sémé, c’est soit que t’as passé ta vie dans une grotte sans wifi, soit que ton poste radio est bloqué sur Radio Nostalgie spécial Patrick Sébastien. Parce que Grèn Sémé, c’est LE groupe réunionnais qui dépoussière le maloya, le secoue bien fort, et le fait voyager aux quatre vents.

Maloya métissé et poésie qui touche l’âme
Grèn Sémé, c’est l’histoire d’un trio de potes, avec à leur tête Carlo De Sacco, auteur-compositeur qui connaît bien ses racines. Enfants du maloya et de la créolité d’aujourd’hui, ils mélangent les genres : un peu de maloya traditionnel, une pincée de chanson française, un soupçon d’électro, et des paroles qui parlent au cœur.
Leurs textes ? Poétiques, intimes, parfois militantes, toujours vraies.
Des albums comme des carnets de voyage
Depuis leurs débuts dans les années 2010, ils nous ont offert plusieurs albums qui respirent la liberté et la révolte en douceur. Je me rappelle encore Hors-sol — un disque marquant avec des titres comme Pésèr ou Ti Marik qui restent bien collés en tête.
Puis est venu Zénès, un puissant appel à la jeunesse réunionnaise pour qu’elle se lève, affirme son identité et prenne en main son avenir.
À chaque chanson, Grèn Sémé plante une graine — et leur nom, ça veut dire « grains semés ». Ces graines-là poussent vite, dans la tête et dans le cœur.
Fiers d’être Réunionnais, citoyens du monde
Ce que j’adore chez eux, c’est ce respect des anciens, cette volonté de raconter le monde à leur manière, sans faire la morale. Grèn Sémé parle d’identité, d’exil, de mémoire, d’amour — tout ça en créole, en français, en chanson.
Si tu veux découvrir ou suivre leur aventure :
- YouTube : https://www.youtube.com/@grenseme
- Site officiel : https://gren-seme.re/
- Instagram : https://www.instagram.com/gren_seme/
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Petit conte, grande sagesse #1
La fleur du sentier
Dans les hauts de l’île, près d’un sentier qui grimpe vers un vieux bassin caché, vivait une dame qu’on appelait Mamie Solange.
Une petite bonne femme toute ridée, le chignon serré comme les ficelles d’un paquet cadeau, et un sourire qui pouvait réchauffer un cœur en hiver austral.
Mamie Solange avait une passion : les fleurs sauvages.
Pas celles des jardins bien rangés, non.
Les petites fleurs courageuses qui poussent entre deux pierres, au bord des ravines, là où personne ne les regarde.
Chaque jour, elle partait avec son panier en osier et son sécateur rouillé pour cueillir ces merveilles oubliées.

Un après-midi, un garçon du quartier, Ti Malo, qui se sentait nul à l’école et inutile partout ailleurs, suivit la vieille dame sans qu’elle le voie.
Curieux de savoir pourquoi elle passait ses journées à parler toute seule aux fleurs.
Il la vit s’arrêter devant une petite fleur bleue qui poussait au bord du vide.
Mamie Solange se pencha et lui murmura :
— Toi aussi, petite fleur, t’as choisi le pire endroit pour pousser, hein ? Mais regarde-toi comme t’es belle. T’as pas attendu qu’on t’applaudisse pour fleurir.
Ti Malo, ému, sortit de sa cachette.
— Mamie… pourquoi vous faites ça ?
Elle sourit et dit :
— Parce que même ce qui semble petit et insignifiant a sa beauté. Et qu’on n’a pas besoin d’être le plus fort, le plus riche ou le plus vu pour avoir de la valeur. Ce qui compte, c’est de fleurir là où la vie t’a planté.
Ce jour-là, Ti Malo rentra chez lui avec une poignée de fleurs sauvages et une drôle de chaleur dans le ventre.
Des années plus tard, devenu jardinier paysagiste, il racontait souvent cette histoire. Et sur le mur de son atelier, il avait écrit en lettres peintes :
“Fleuris là où la vie t’a planté.”
En résumé :
Même si la vie ne te plante pas dans le meilleur endroit, fais de ton mieux pour fleurir là où tu es.
Que tu sois au bord d’un précipice, dans l’ombre ou loin du regard des autres, ta beauté, ta valeur et ce que tu es n’attendent pas l’approbation du monde pour exister.
On n’a pas besoin d’être le plus fort, le plus visible ou dans des conditions idéales pour briller. Ce qui compte, c’est de rester soi et de trouver un moyen d’apporter de la beauté et de la lumière là où on est.
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Ma chanson du dimanche : « Harmonie » de Ryon
Je suis tombé, un peu par hasard (mais les hasards font souvent bien les choses), sur une version acoustique de la chanson « Harmonie » du groupe Ryon, dans leur série « À la cool ».
Et là… silence, frissons sur les bras………
Une guitare toute simple, des percussions qui caressent, une voix posée et quelques notes qui te parlent à l’âme.
Les paroles ? Elles te rappellent un monde qu’on oublie trop souvent.
Un monde où les arbres poussent en paix, où les humains écoutent au lieu de crier, où les océans n’étouffent pas sous le plastique…
Un monde d’équilibre.
Entre nous, entre eux, entre tout.
Le refrain tourne en boucle dans ma tête.
Harmonie, mon amour, mon amie
Harmonie, reviens-nous je t’en prie…

Et là, j’me suis dit : c’est fou comme une simple chanson peut remettre de l’ordre dans le désordre.
Je l’ai écoutée un soir tranquille, lumière douce, pas un bruit, sauf le son…
Et bim ! J’ai repensé à mes petits moments d’harmonie :
– un carry feu de bois à La Réunion, avec les cousins qui causent fort et les marmites qui chantent,
– le rire de mes enfants dans la cour, un dimanche matin,
– une brise fraîche en montagne, quand tu fermes les yeux et que tu sens que t’es là, à ta place,
Bref… si t’as besoin d’un moment de paix, d’un instant pour respirer entre deux notifications, écoute cette version acoustique, et laisse couler…
Et toi, dis-moi, c’est quoi ton moment d’harmonie à toi ?
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La culture réunionnaise : un combat, pas un folklore
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ToggleAujourd’hui, j’ai envie de pousser un coup de gueule.
Un bon coup de gueule qui résonne loin et longtemps.
Parce que y en a marre qu’on nous serve du copier-coller venu d’ailleurs, marre de voir nos traditions passer pour des « folklore kitch » à sortir une fois l’an pour la Fête Caf ou les cérémonies touristiques.
La culture réunionnaise, ce n’est pas une carte postale.
C’est un héritage vivant, un art de vivre, un combat quotidien.
On n’est pas une case musée
Oui, on a des roulèr, des kayanm, des bobres, des pique-niques dans les hauts et des marmites sur des feux de bois.
Oui, on cause créole, on mange bouchons et on danse le séga et maloya à la moindre occasion.
C’est une mémoire qu’on porte dans nos veines.
C’est le maloya qu’on a interdit jusqu’en 1981, qu’on chantait en cachette, dans les cours et les ravines.
C’est le créole, notre patois qu’on continue de faire vibrer dans nos chansons et nos kabars.
Firmin Viry, figure du maloya, disait :
« Le maloya, c’est le cœur du peuple. Si on l’arrête, c’est comme si le cœur s’arrêtait de battre. »

Quand la modernité oublie le respect
Ce que je vois aujourd’hui, c’est des terrains bétonnés à la va-vite, des quartiers historiques sacrifiés pour des résidences aux noms qui sentent plus la Côte d’Azur que le Grand Sud.
C’est des jeunes qui connaissent TikTok mieux qu’ils connaissent le nom de leur rivière ou de leur montagne.
Attention hein, je suis pas contre le progrès.
Mais le progrès sans mémoire, c’est comme un cari sans piment!!!
Le combat continue
Rappelle-toi que ce n’est pas si loin le temps où jouer du maloya pouvait te valoir des ennuis.
Des artistes comme Danyèl Waro, Granmoun Lélé, Ziskakan ont bravé l’interdit pour faire vivre leur art.
Le combat pour que le maloya soit reconnu Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en 2009, c’était pas pour décorer un musée, c’était pour rappeler que cette musique est un acte de résistance.
Danyèl Waro le disait lui-même :
« Si ou ainm pa out racine, ou ainm pa ou. »
Nos artistes engagés de l’île aujourd’hui
- Danyèl Waro
Le patriarche du maloya militant, toujours debout pour défendre la langue créole, les droits humains et la mémoire des ancêtres. Son maloya traverse les époques, chantant la liberté et la dignité. - Grèn Sémé
Un groupe qui mêle poésie créole, maloya moderne et influences du monde. Leurs textes sont empreints de révolte douce et de questionnements sur l’identité réunionnaise. - Lindigo
Mené par Olivier Araste, ce groupe défend un maloya roots et puissant, enraciné dans le respect des ancêtres et la communion populaire.
5 combats culturels réunionnais à connaître absolument
- La reconnaissance du maloya
Longtemps interdit, assimilé à une musique subversive, le maloya a été persécuté jusque dans les années 80.
Grâce à des figures comme Firmin Viry, Granmoun Lélé et Danyèl Waro, il a été inscrit en 2009 au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. - La bataille pour la langue créole
Interdit dans les écoles et dans l’administration, le créole réunionnais a été longtemps méprisé.
Des militants comme Jean Albany et Boris Gamaleya ont œuvré pour sa reconnaissance. - La sauvegarde des cases créoles
Avec la bétonisation galopante, les vieilles cases créoles disparaissent.
Des passionnés se battent pour restaurer ces trésors d’architecture populaire. - La préservation des fêtes traditionnelles
Dipavali, Fête Caf’, Fèt Goyavier… Ces fêtes fortes résistent à la standardisation culturelle grâce aux associations et aux artistes. - La mémoire des engagés et des esclaves
Historiens, associations et artistes s’activent pour exhumer cette mémoire. Le Mémorial de l’esclavage à Saint-Paul est un symbole fort de cette reconquête.
Défendre la culture réunionnaise, c’est un acte de survie, un acte politique, un cri du cœur.
Notre identité, notre langue, nos danses, nos histoires, ce sont les racines qui nous tiennent debout quand les vents du changement soufflent fort.
Gardons vivante la flamme de notre culture. Parce que c’est elle qui fait de La Réunion un bout de paradis unique au monde.
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La monétisation de la 5e semaine de congés : quand le gouvernement veut vendre notre repos
Ah ben voilà, on y est ! Après nous avoir proposé de retirer deux jours fériés qui nous permettent de souffler sans perdre un sou — le gouvernement voudrait maintenant monétiser la cinquième semaine de congés payés.
Y avait déjà la Pentecôte, plus les 2 jours fériés sans rémunération, c’est-à-dire bosser gratuitement ces jours-là. Et en prime, on propose de réduire d’une semaine nos congés pour « gagner un peu plus d’argent ». Sérieusement ? On marche sur la tête !
Mais là, c’est quoi ce délire ? Le repos, c’est un droit, un acquis social! Pendant des décennies, nos aînés se sont battus pour qu’on puisse s’arrêter de bosser, respirer, vivre un peu. Ce n’est pas un cadeau, c’est une nécessité vitale.
La cinquième semaine, elle est souvent la plus fragile. Tu prends déjà quatre semaines, mais c’est cette cinquième qui te permet vraiment de déconnecter, de te retrouver, de souffler profondément. Si tu choisis de la “vendre” — ou pire, si tu te sens obligé de la vendre — tu es juste en train de te priver d’un moment clé pour ta santé.
Avant, on mourait plus jeune parce qu’on travaillait beaucoup. On vit plus longtemps grâce aux 35 heures et aux jours de congés, on est moins fatigués. Alors pourquoi vouloir revenir en arrière ? Il faudrait aussi remettre en question cette réforme de la retraite qui pousse l’âge légal à 62 ans, voire même à 64 ou 65 ans, alors qu’on a besoin de plus de temps pour se reposer et profiter de la vie.

Ce n’est pas qu’une question d’argent. Le corps et le mental ont des limites. Travailler plus, sans repos, c’est le raccourci direct vers le burn-out, la maladie, la fatigue chronique. Tu penses peut-être que bosser plus, c’est mieux, que tu gagneras plus. Mais à quoi bon si tu finis lessivé, moins efficace, ou pire, malade ? Qui va acheter tes produits, aller au restaurant, profiter de la culture si tout le monde est épuisé ?
Et puis, ça creuse encore plus les inégalités : ceux qui ont besoin d’argent vont vendre leur temps de repos, tandis que d’autres pourront continuer à souffler. Résultat : une société plus stressée, moins solidaire, et moins humaine.
Alors oui, on peut se poser la question de travailler le dimanche, ou de “bosser plus”. Mais sans repos, à quoi bon tout ça ? Le droit au repos, ce n’est pas un luxe, c’est un pilier de notre modèle social. Le supprimer ou le monétiser, c’est comme vendre son parachute en plein saut.
Personnellement, je ne veux pas travailler davantage, je veux simplement être payé justement, sans que le gouvernement rogne sur mes jours de congés ou fériés. Merde !
À quand la prochaine étape ? On supprime les pauses café, on vend le droit de respirer un bon coup ?
Laissez-nous nos congés, nos jours fériés, notre droit au repos. Parce qu’un salarié reposé, c’est un salarié heureux… et productif.
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Toilettes lontan : la cabane au bout du jardin
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ToggleDans le temps, les toilettes n’étaient pas dans la maison comme aujourd’hui.
Non, non… c’était dans une cabane en tôle ou en bois, dehors, au fond du jardin.
On appelait ça « les cabinets dehors ».
Pour les jeunes d’aujourd’hui, ça paraît bizarre, mais pour nous, c’était normal.
Une petite cabane au fond de la cour
Chez beaucoup de familles, il fallait sortir de la maison pour aller aux toilettes.
C’était une cabane un peu bancale, construite par nous-mêmes, souvent en tôle, avec une planche trouée au-dessus d’une fosse creusée… eh oui, aussi par nous-mêmes.
Pas de chasse d’eau ! Et le papier toilette ?
Du vieux journal découpé en carrés, pendu à un clou.
Parfois, c’était même des feuilles de café, ou ce qu’on trouvait.
La nuit ? Une expédition !
Aller là-bas en pleine nuit, c’était toute une aventure…
On prenait un vieux projecteur (pile plate) qui clignotait ou une bougie dans un bocal.
Et dans le noir, avec les moustiques, les bruits bizarres et les lézards en embuscade, on ne faisait pas trop les malins.

Un petit coin tranquille quand même
Malgré tout, c’était un coin tranquille.
On s’y posait, on regardait les étoiles à travers les trous du toit en tôle, on écoutait les feuilles frissonner dans le vent.
Un moment de calme, loin du brouhaha de la maison.
La gestion des fosses : système D péi
Quand la fosse était pleine, fallait bien trouver une solution.
Alors hop ! On construisait une nouvelle cabane un peu plus loin, dans un autre coin du jardin.
Une fosse pleine = un nouveau cabinet.
Et on recommençait.
J’ai dû connaître trois ou quatre cabinets dans ma vie, chacun avec ses souvenirs, ses odeurs, ses frayeurs nocturnes…
Des souvenirs lontan, mais vivants
Aujourd’hui, ces toilettes-là ont disparu.
Mais on en parle encore en famille, avec tendresse (et un peu de rigolade).
Té, ti rappelle chez mémé ? Les toilettes en tôle derrière le bananier ?
Des souvenirs lontan, des choses simples… mais qui laissent une trace.
Et vous ?
Vous avez connu ça aussi ?
Un petit souvenir à partager ? Une anecdote d’un cabinet pas comme les autres ?
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L’amitié n’a pas d’âge
Sommaire
ToggleOn dit souvent qu’avec le temps, c’est plus compliqué de se faire des amis. C’est vrai… Entre les boulots, les habitudes bien installées, les vieilles douleurs au dos et les week-ends où on rêve juste de dormir… eh ben, on ne court plus vraiment les rencontres !
Mais parfois, paf ! Une jolie surprise débarque, sans crier gare.
Des amis… qui n’étaient pas vraiment les miens au départ
L’autre jour, un couple est venu passer quelques jours à la maison. Bon… au départ, c’était surtout des amis de ma compagne. Moi, je les connaissais à peine. On était allés chez eux l’an dernier — belle maison à la campagne, bons petits plats, accueil tip top. Cette fois, c’était à notre tour de recevoir.
Restau, rigolades et jardin royal
Le week-end s’est super bien passé. Un soir, petit resto tous les quatre. Bonne bouffe, discussions sans fin, et des éclats de rire en dessert.
Et puis, le dimanche, direction le parc du château de Versailles. Rien que ça. Les jardins ? Magnifiques. Le soleil ? De la partie. L’ambiance ? Détendue comme un chat au soleil. On a marché, papoté, ri encore. C’était fluide, naturel.
Lui et moi, comme deux vieux potes
Et là, surprise : le compagnon de l’amie de ma compagne (vous suivez ?) et moi, on s’est entendus tout de suite. Ça clique parfois. Pas besoin de forcer, pas de malaise, pas de “et sinon, tu fais quoi dans la vie ?” en boucle.
Non. Juste… des échanges simples. Sincères. Drôles. Naturels.

Comme quoi, la vie réserve encore de belles rencontres
Ce week-end-là, j’ai compris un truc : l’amitié, ça ne regarde pas l’âge. Ni l’horaire. Ni la météo.
Il suffit d’un repas, d’une balade, d’un sourire… et hop, une nouvelle complicité peut naître. Sans prévenir. Comme un rayon de soleil entre deux nuages.
Les amis qu’on rencontre tard dans la vie sont peut-être moins nombreux… mais franchement, qu’est-ce qu’ils sont précieux.
“L’amitié double les joies et réduit de moitié les peines.”
— Francis Bacon
Et vous ?
Est-ce qu’il vous est arrivé de vous faire un nouvel ami(e) à un moment inattendu ? Une rencontre imprévue ? Partagez vos histoires en commentaire, j’adore lire ça.
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